Euro numérique (Digital Euro) : ce qu’il faut savoir

Euro numérique (Digital Euro) : ce qu'il faut savoir
© stock.adobe.com
L’arrivée de l’euro numérique, ou encore nommée MNBE (Monnaie Numérique Banque Centrale) se précise pour les européens, dès 2027. Détails.

Publié le

🎁 Meilleure offre épargne sans risque du moment

Annonce

EURO+, le fonds euros à suivre

Le fonds en euros EURO+ proposé par Swiss Life a publié une performance annualisée de + 3.60 % en 2024, sans bonus de rendement ni autre artifice marketing. Accessible via le contrat d’assurance-vie monosupport Placement-direct EURO+. Sans frais sur les versements, seulement 0.60% de frais de gestion, ce contrat EURO+ peut être considéré comme étant un des meilleurs plans épargne sans risque.

L’Euro Numérique, en bref : L’euro numérique ne remplacera pas l’euro. Sa création, totalement gérée et administrée par la BCE, permettra, à l’instar du Bitcoin, de se passer des banques et des organismes tels que Visa ou Mastecard pour la circulation des flux d’euros numériques (paiements, virements, règlements). L’euro numérique sera détenu par les Européens sur un compte numérique spécifique, plafonné à 3000 MNBE (Euro Numérique) et non pas sur un compte courant. Mélanger euro classique et euro numérique ne sera pas possible. Le cours de l’euro numérique est fixe et officiel (BCE), l’inconvénient, sous la pression des banques, est que l’euro numérique ne pourra pas, du moins à ses débuts, remplacer l’euro classique dans certains usages : ainsi les crédits en euros numériques, ou encore la rémunération de l’épargne en euros numérique, etc. ne seront pas autorisés sur l’euro numérique. Lancement de l’Euro numérique prévu en 2027 ou 2028.

Euro numérique

L’euro numérique est un projet ambitieux porté par la Banque centrale européenne (BCE), visant à moderniser le système monétaire européen en intégrant une version numérique de l’euro. Ce développement répond à une nécessité grandissante d’adapter la monnaie aux évolutions technologiques et aux changements dans les habitudes de consommation.

L’un des principaux objectifs de l’euro numérique est de fournir une alternative au liquide, en facilitant les transactions quotidiennes dans un monde de plus en plus digitalisé. Avec l’avènement des paiements par carte, des portefeuilles électroniques et d’autres formes de paiement numérique, l’euro numérique aurait le potentiel d’assurer que les citoyens de la zone euro puissent toujours effectuer des paiements sécurisés et accessibles, même en période de crise bancaire ou économique. Par ailleurs, le marché des paiements digitaux est aujourd’hui largement dominé par des acteurs extra-européens. Visa et Mastercard couvrent plus de 70% des paiements par carte en Europe. Cette dépendance peut encore s’accentuer avec le développement de solutions de paiement mobile ou des projets de monnaie privée ou encore par la montée en puissance des cryptomonnaies. Avec l’euro numérique, les flux d’argent pourraient circuler, à l’instar du bitcoin, sans avoir recours à ces acteurs internationaux très puissants.

L’euro numérique serait donc un moyen de limiter la dépendance aux opérateurs privés et d’offrir une solution européenne de moyen de paiement infaillible et sûre. Il constituerait une protection pour l’Europe, notamment en cas de crise, et renforcerait la souveraineté en matière de paiements en Europe.

L’euro numérique n’est toutefois pas destiné à se substituer à la monnaie physique (elle resterait disponible comme les autres moyens de paiement électroniques privés existants). Il est une réponse à la préférence croissante pour des paiements numériques rapides et sûrs au détriment de l’usage de l’argent liquide.

Quels sont les avantages de l’euro numérique ?

L’euro numérique renforcerait la souveraineté européenne. Il aurait un cours légal (son acceptation serait obligatoire) et serait utilisable partout en zone euro et simple à utiliser. Mais c’est surtout la sécurité des paiements qui peut constituer son principal avantage, notamment par rapport aux cryptomonnaies, mais également aux paiements par carte, la BCE garantissant sa valeur.

Par ailleurs, les paiements par euro numérique seraient traçables et confidentiels, ce qui peut réduire les risques de fraude ou de blanchiment. La proposition de règlement de la Commission prévoit un niveau renforcé de protection de la vie privée. Les données personnelles ne seraient pas visibles par la BCE. Ainsi l’euro numérique s’approche le plus possible d’une version digitale des espèces.

Les banques craignent pour leurs revenus

A l’instar de Visa et Mastercard, les banques, elles-aussi, ne voient pas l’apparition de l’euro numérique d’un très bon œil, et pour cause. Avec l’euro numérique, les frais bancaires devraient diminuer. Ainsi, pour les entreprises et les commerçants, l’euro numérique pourrait représenter une réduction de leurs coûts, puisqu’ils ne seraient plus soumis aux opérateurs de cartes bancaires qui prélèvent des frais élevés sur chaque transaction. Du côté des intermédiaires financiers (les banques notamment), l’euro numérique suscite en revanche des craintes. La conversion massive de dépôts en euro numérique (c’est le risque de fuite des dépôts) pourrait éroder leurs sources de financement et même se répercuter sur le canal du crédit en diminuant la quantité de prêts accordés. Afin de contrer ces risques, un plafond de détention en euros numériques pourrait être prévu (par exemple 3 000 euros, le reste des avoirs étant conservé sur d’autres comptes ou cartes de paiement).

Alternative aux cryptomonnaies

En ce qui concerne son rôle par rapport aux cryptomonnaies, l’euro numérique pourrait effectivement se présenter comme une alternative. Alors que les cryptomonnaies comme le Bitcoin fonctionnent sur des mécanismes de marché décentralisés, l’euro numérique serait émis et régulé par une institution officielle, offrant ainsi plus de sécurité et de stabilité. Contrairement à la volatilité souvent observée chez les cryptomonnaies, l’euro numérique pourrait offrir une stabilité liée à la valeur d’une monnaie fiduciaire, et ainsi rassurer les utilisateurs qui sont sceptiques vis-à-vis des monnaies numériques non régulées.

La BCE et les banques centrales nationales seraient chargées de l’émission de l’euro numérique. L’euro numérique serait ensuite distribué par les banques commerciales. Son utilisation pour les particuliers serait gratuite. En revanche, il ne pourrait pas être rémunéré ni positivement ni négativement. Un particulier pourrait ainsi avoir en plus de son compte courant un compte en euros numériques. L’euro numérique pourrait être obtenu en convertissant des espèces ou des dépôts.

Plafond de 3000 euros numériques

Contrairement aux fausses informations largement relayées sur les réseaux sociaux, l’euro numérique n’aura aucun impact sur les comptes à vue bancaires. Ce plafond des 3000 euros numériques imposé par la BCE ne concerne que les portefeuilles numériques. Ce plafond est instauré, au lancement de l’EN, uniquement pour tenter de rassurer les banques, craintives pour leurs revenus.
La BCE précise : "La première étape consisterait à créer votre portefeuille en euros numériques, via votre banque ou un bureau de poste. Vous pourriez alors l’alimenter, depuis un compte bancaire lié ou en y déposant des espèces. Il ne vous resterait plus qu’à effectuer vos premiers paiements en utilisant les euros numériques disponibles dans votre portefeuille. Lorsque vous recevrez des euros numériques, vous pourrez les conserver dans votre portefeuille numérique, jusqu’à un montant maximal (3000 EN). Vous pourriez choisir de le faire manuellement ou automatiquement."

Achat d’euros numériques

Quant à savoir s’il faudra acheter de l’euro numérique, cela dépendra en grande partie de son fonctionnement. Si l’euro numérique est conçu comme un moyen de paiement directement accessible via des applications bancaires traditionnelles ou d’autres plateformes numériques, il pourrait ne pas être nécessaire de "l’acheter" au sens traditionnel, comme on le ferait avec des cryptomonnaies. Des possibilités pourraient également exister pour que les citoyens convertissent une partie de leurs dépôts bancaires en euros numériques dans un cadre sécurisé.

Fuites vers l’euro numérique

Cependant, certaines conditions devront être respectées. Il sera essentiel que l’euro numérique soit bien intégré dans le système financier existant et qu’il respecte les normes de sécurité pour éviter la fraude et protéger les utilisateurs. Des préoccupations concernant la vie privée, la surveillance et l’utilisation des données devront également être abordées. La BCE devra également veiller à ce que le lancement de l’euro numérique ne nuise pas à la stabilité du système bancaire traditionnel, en évitant une fuite massive de dépôts vers le nouvel actif numérique.

Enfin, les implications de l’euro numérique sur l’économie européenne seront vastes. Il pourrait favoriser l’inclusion financière, en permettant un accès simplifié aux services financiers pour ceux qui en sont actuellement exclus, en particulier dans les zones rurales ou défavorisées.

Euro numérique, dès 2027

En somme, l’euro numérique pourrait bien être une réponse à de nombreuses questions posées par la numérisation croissante de l’économie, tout en servant d’alternative viable aux cryptomonnaies, tout en s’inscrivant dans un cadre sécurisé et régulé. Les prochaines étapes de son développement seront cruciales pour déterminer son adoption et son succès dans le paysage économique européen.

Une question, un commentaire?

💬 Réagir à cet article Euro numérique (Digital (...) Publiez votre commentaire ou posez votre question...

Euro numérique (Digital Euro) : ce qu’il faut... : à lire également

DISTINGO double le taux de son livret épargne
ACTUS

DISTINGO double le taux de son livret épargne

Une nouvelle offre à ne pas manquer pour les épargnants : dès aujourd’hui, lundi 2 juin 2025, et jusqu’au 31 juillet 2025, DISTINGO Bank propose un taux de rémunération exceptionnel.